« Je suis en règle. Voici le thermomètre, les comprimés d’aspirine, les pastilles pour la toux. Ça, c’est la vitamine C, l’antiseptique, les antibiotiques. J’ai tout, vous ne pouvez pas me coller une amende ». La journée commence mal pour Nico. Il est dans le collimateur de la CGM, la société privée qui fait office de Sécurité sociale et il risque le contrôle sanitaire. Quand on sort des clous de l’État-hygiéniste, il vaut mieux être bien couvert, car dans cette société, la santé, c’est tout… ou rien.
À l’époque où il écrit cette histoire, Lino Aldani entend sans doute dénoncer les dérives d’un système de santé livré aux seuls intérêts du privé (puisque le zèle de la CGM s’explique par son souci de limiter les frais de santé de ses clients). Mais comme souvent avec la science-fiction, le récit prend un nouveau sens quelques années plus tard. Il nous conduit à nous interroger sur la nature des concessions que nous serions prêts à faire pour vivre en bonne santé.