« C’est un cercle vicieux. Toi, tu te trouves au centre de ce cercle, avec tes quatre milliards de frères qui seront bientôt, si vite, six milliards, tu es au centre de ce cercle debout dans ton jardin mouillé, les pieds dans les feuilles de l’automne pourrissant, et tu lèves la tête vers le ciel bouché, muet, inutile, et tu cries au-dedans de toi il n’y a rien à faire ? Et comme, malgré tout, la translucide main d’espérance s’accroche encore à toi, tu répètes et tu répètes encore et encore... il n’y a rien à faire ? »
Depuis sa première nouvelle parue en mai 1968 (ça ne s’invente pas), et son premier roman, Les Hommes-machines contre Gandahar, l’année suivante, Jean-Pierre Andrevon a publié près de six cents récits, romans, scénarios de films ou bandes dessinées. Une oeuvre immense, essentielle à coup sûr, engagée plus qu’à son tour, traversée par une exceptionnelle grâce, parfois, et toujours portée par une manière de colère, une urgence, une nécessité à alerter, dénoncer, aimer aussi...
Demain le monde, ou un livre monument pour un auteur phare, la sélection de la crème des nouvelles rédigées par un nouvelliste d’exception, vingt-deux récits de science-fiction glanés sur quarante-cinq années d’une carrière qui n’a pas fini de marquer le genre et bien au-delà. Une référence.