En 1979, Jean-Pierre Andrevon imagine un coin de France, le jour d’Après : un scénario possible de la catastrophe nucléaire et de la gestion d'urgence.
de Jean-Pierre Andrevon
En 1979, Jean-Pierre Andrevon imagine un coin de France, le jour d’Après.
« Je m’excuse, Monsieur. Je ne peux vraiment rien vous dire. C’est le secret militaire. Croyez bien que seules des raisons de sécurité sont en cause. Il ne faut en aucun cas vous affoler. Nous avons la situation bien en main. Tout danger est écarté dans l’immédiat. Maintenant je dois vous demander instamment de monter dans le camion. Nous ne pouvons pas perdre davantage de temps… »
On ne sait ni où, ni comment, ni pourquoi, mais c’est arrivé. Ces quelques individus épars se sont trouvés dans le brouillard lourd et épais, et se serrent les coudes en attendant d’en savoir plus. Plus sur ce qui s’est passé. Plus sur la réalité des radiations qui les entourent. Plus sur l’avenir du pays. Du monde. Et encore plus sur leur chance de survie. Au bout de leur errance dans la campagne française, certaines réponses ne vont pas tarder à surgir.
Paru pour la première fois en 1979, l’année de l’accident de la centrale de Three Mile Island, « Les retombées », nouvelle d’anticipation inquiétante et sombre, offre un scénario possible de la catastrophe nucléaire et de la gestion d’urgence mise en œuvre par les autorités. L’objectif : effacer toute trace de l’accident, faire comme si ce qui n’aurait jamais dû se produire n’avait jamais eu lieu.
Dans son Livre d’or, en 1983, Jean-Pierre Andrevon confiait :« Des lecteurs m’ont parfois reproché de ne pas expliciter ce qui est vraiment arrivé, ni ce qui va arriver au personnage principal : ce n’est pas là une lâcheté ni une impuissance thématique ; je crois au contraire qu’en cas de catastrophe grave, on ne sait jamais ce qui vous arrive, on est des jouets impuissants de forces qui restent invisibles (cf. les juifs qui ne comprenaient toujours pas en entrant dans les chambres à gaz…) ».