Un jeune universitaire a connu une singulière métamorphose : il est devenu un dieu. Dans un monologue d’une hilarante méchanceté et d’une inquiétante étrangeté, il raconte les étapes de la déchéance qui l’ont mené à cette mutation. Sous l’emprise d’un professeur de philosophie apprenti gourou, prônant une pédagogie faite d’hypnose et d’humiliations au cours de douteux rituels au fond d’un hangar de banlieue, il lui a fallu aller au point le plus extrême de l’avilissement pour se révéler à sa propre nature divine, et vengeresse. Jusqu’à basculer dans le crime le plus atroce. Avec un humour grinçant, ce journal d’un fou dépeint tour à tour une province chabrolienne, confite dans son ennui, et la métropole parisienne déshumanisée qui n’est pas plus apte à juguler l’angoisse. Partout, le chaos affleure sous la surface des choses. Et lorsqu’un journaliste local découvre le manuscrit laissé par le criminel, lui-même est partagé devant le document : est-ce là seulement le pur délire d’un paranoïaque ? Ce roman noir, dans tous les sens du terme – celui de la série noire, celui du romantisme noir et celui de l’humour noir –, renoue avec la tradition qui lie la Littérature et le Mal, celle de Bataille, d’Artaud, de Genet ou de Kafka. Il décrit un monde paradoxal, où le fantastique se tient en lisière de notre réalité et où l’aliénation spirituelle contient le germe de la violence.