Dès la fin des années 1960, les Italiens inondent les kiosques de milliers de BD en format poche et bon marché. En France, elles sont traduit par Elvifrance, au grand dam de la censure. Mais celle-ci n'est pas de taille à lutter contre Luciféra, Jungla, Jacula, le binoclard priapique de Sam Bot, Zara la vampire, les troufions obsédés de Salut les bidasses, les extra-terrestres libidineux, les démons et les revenants des séries d'épouvante et le culot monstre de son éditeur, qui développe son propre réseau de diffusion. "Du plaisir pour toutes les bourses", affirme-t-il. Jusqu'en 1992, il fournit mensuellement du sexe, de la gaudriole et des frissons, s'acharnant à caresser les mauvaises pulsions de son lectorat. Cocufiage, tortures, parties carrées, nymphomanie galopante, nécrophilie, fétichismes et sadomasochisme : Elvifrance est un incroyable réservoir à fantasmes, témoin d'une période permissive qui se moquait pas mal du bon goût et des convenances.