Fondé sur la surveillance des uns par les autres, la force de l’Etat Mondial est d’avoir érigé la délation en acte civique. Aussi l’ingénieur Kall n’a-t-il aucun mal à se persuader que sa découverte – une drogue de vérité à laquelle il donne son nom – servira un Etat qui pourchasse sans pitié toute forme d’individualisme. Le viol cérébral qu’il commet sur Linda, son épouse, mettra le doute dans son esprit.
Il fera siens aussi les secrets qu’accusés ou suspects soumis à interrogatoire délivrent avec sérénité, comme si, soudain délivrés de l’angoisse, ils retrouvaient leur âme. Contraintes de se libérer du silence, les consciences vont se défaire dans un tissu de révélations qui mettront en péril l’organisation de l’Etat.