Le style graphique de Miguel Brieva, fondé sur la parodie et le détournement est un mélange insolite de Magritte et de Crumb, de Glen Baxter et des comic books américains des années 60. Son propos est une charge malicieusement philosophique contre un monde uniforme et laid, gouverné par l'argent roi, l'argent fou, l'argent homicide - devenu l'unique et très ténébreux objet de tous les désirs. Brieva moque au passage l'infra-culture audiovisuelle qui standardise les cerveaux et bride les sens pour que règne l'abstraction monétaire. L'humour décapant de Brieva se fait au fil des pages volontiers surréaliste, délicieusement pince-sans-rire ou parfois hénaurme... Mais jamais vulgaire - la vulgarité est d'ailleurs l'une de ses cibles de prédilection.