Burgin est un conteur né. Grâce à sa science du « détail qui fait mouche », à une narration solide et sans fioritures, sans gymnastique avant-gardiste et avec une grande finesse, Burgin se révèle à nous comme le chef d’orchestre sobre et magistral d’un opéra mettant en scène des personnages déçus et abîmés par la vie, en quête désespérée de sentiments réels. Dans cette quête, ses personnages se perdent souvent aux confins d’une Amérique inquiétante que certains préféreraient ne pas connaître. Burgin traite de sujets tels que la prostitution, l’inceste, la drogue, les souvenirs d’une enfance idéalisée ou traumatisante, en variant les approches et les points de vue, sans jamais imposer de morale. Il arrive à exposer les plus troublants des penchants humains avec un naturel déconcertant. E.M. Williamson qualifie sa prose d’« étonnante », et précise : « Phrase après phrase, sa prose est d’un grand calme, d’une grande discrétion, d’une grande classe. Pourtant, alors que ce qui apparaît à la surface du texte semble feutré, assourdi – comme si l’auteur se mettait un peu à l’écart pour ne pas attirer l’attention sur lui-même et sur ses pitreries –, les histoires, elles, sont loin de passer inaperçues et de laisser indifférent ». L’Écume des flammes rassemble des textes peut-être sombres, plutôt kafkaïens, mais qui vous tiendront en haleine par leur authentique sensibilité.