La science-fiction est la littérature des mutations. Elle s’attache à ce qu’elle perçoit de métamorphose en germe dans le monde et l’humanité d’aujourd’hui, et, par un décalage dans l’ailleurs et demain, ou dans la fable utopique, elle en présente l’image excédée.
Les avenirs d’Orson Scott Card sont souvent terrifiants et les mutations qui nous guettent redoutables. C’est aussi que l’auteur est un moraliste, et les moralistes apprécient de frapper fort.
Auprès de quoi L’Originiste, la dernière nouvelle du recueil, apparaît comme un apaisement : elle est, à travers l’emprunt de l’univers d’Isaac Asimov dans Fondation, une réflexion en amont sur la mutation primitive, celle qui a fait de l’animal un homme ; le créateur de récits, l’écrivain donc, y recueille son dû.