Quelque chose me contraignait à rester là, comme si une main gigantesque se fût posée sur ma nuque. Une idée me traversa l’esprit. Je regardai le soleil et sursautai : quatre ou cinq fois plus gros qu’à l’ordinaire, rouge sang mais pourtant loin de se coucher, il était suspendu à quarante-cinq degrés au dessus de l’horizon. Aucune parcelle de chaleur ne semblait en émaner : cet astre était froid !
D’instinct, j’avais d’abord admis comme allant de soi me trouver toujours sur Terre, mais je comprenais que c’était impossible. J’étais forcément arrivé sur une autre planète, gravitant autour d’un autre soleil — une planète glacée couverte d’une neige née de l’air congelé. La terrible réalité de ma situation me transperça : j’évoluais sur un monde pétrifié sous les rais d’un soleil mort !
John W. Campbell
Le Ciel est mort