1366 : Amédée de Savoie, le Comte Vert, décide de lancer une croisade pour porter secours à l’empire byzantin réduit à Constantinople et sa banlieue sous les coups répétés des turcs.
Chassé du royaume d’Aragon où il était inquisiteur général, Eymerich se rend à Padoue à l’assemblée du chapitre dominicain. Il y fait la rencontre du poète Pétrarque, inspirateur d’un tableau étrange et maléfique qui le conduit jusqu’à Constantinople, droit au cœur d’un empire byzantin en pleine décadence et menacé de surcroît par d’inquiétants phénomènes.
Des monstres marins gigantesques surgissent tous les matins en hurlant de façon obsédante « Mumias ! Mumias ! Mumias ! ». On entend battre dans l’inextricable réseau de souterrains le coeur de foetus géants. Que penser des cortèges de religieuses engrossées qui entonnent en boucle un vers de Dante que personne n’a jamais réussi à déchiffrer ? Et toutes ces plumes qu’Eymerich remarque un peu partout, dans le palais et dans les souterrains… Sont-elles tombées des ailes d’un ange, ou bien d’un démon qui aurait usurpé son identité ?
L’inquisiteur va devoir résoudre un double mystère. Celui de l’existence de géants qui seraient enfantés selon la Bible « entre des démons et des filles d’hommes », et celui encore plus inquiétant de la toile universelle où chaque geste aurait un écho dans l’espace et dans le temps.
La solution est-elle uniquement dans les souterrains de Constantinople ? Ou, par delà les siècles, dans la guerre apocalyptique qui se déroule en Irak entre des soldats qui n’ont plus rien d’humain ? Ou bien encore entre les mains de Frullifer, l’inventeur du voyage psytronique, qui envisage de faire exploser Bételgeuse ?
Valerio Evangelisti offre dans cet opus une réflexion étendue des chocs des civilisations et les querelles de religions sur fond de manipulation politique. Nicolas Eymerich mène une nouvelle enquête particulièrement délirante (imaginez Sherlock sous acide) afin de démasquer le péché le plus monstrueux dont l’être humain s’est jamais rendu coupable.