II n’est jamais facile d’être un fils. A fortiori celui d’un écrivain célèbre. D’aucuns compliquent encore davantage en décidant d’embrasser la même carrière que celle de leur père.
Ainsi Dan Fante, 64 ans au jus, rejeton errant, longtemps alcoolisé, de feu John Fante. Poète maudit, clochard céleste et suicidaire, dramaturge, romancier tardif. Un type sur le fil du rasoir qui réapparaît sous nos latitudes pour une rédemption littéraire et déglinguée. L’objet du délit ? Régime sec (Short Dog en V.O.,du nom de ces petites flasques pour alcools forts et rêveurs fragiles).
Huit histoires brutales – c’est à dire honnêtes – où l’on croisera un chauffeur de taxi à bout de souffle, un macho battu par sa femme, un chien minuscule et méchant, une masseuse nympho qui écarte les cuisses au milieu des embouteillages… Portrait défait de L.A. sous JB, gueule de bois, addiction à la détresse et solitude vaporeuse, fog suintant d’amour tremblé. Du grand art.