Une éducation américaine, c'est d'abord l'histoire de Roy, enfant de parents divorcés, qui s'entend mal avec ses beauxpères successifs et mène, très jeune, une double existence : Celle d'un écolier sage et celle d'un jeune adulte travaillant le samedi pour gagner un peu d'argent de poche et aider sa mère. Une éducation américaine, c'est aussi le destin d'un orphelin de père qui puise, dans l'amitié des garçons et dans le flirt avec les filles, la force de survivre au coeur d'un environnement violent et dangereux. Parcourant les quartiers déshérités et impitoyables du Chicago des années 50/60, à pied, à vélo, en métro ou en voiture, Roy multiplie les rencontres les plus étranges. Inlassablement, il pose des questions à ses proches : il veut comprendre pourquoi le monde est régi selon des lois absurdes. Il grandit en s'interrogeant sur la politique, la mafia, la mort. Une éducation américaine, c'est enfin le portrait de Chicago, ville fantasmatique où tout peut arriver. Dans ce livre de 68 récits organisés en deux parties (Souvenirs d'un naufrage et Histoires tristes sur la mort des rois), Gifford réinvente une langue et une époque perdues : Celles d'une Amérique dont il ne faut rien espérer, « ce pays [qui] ne connaît pas l'amour » selon le photographe Alfred Stieglitz. Et ce « pays » manque autant à Barry Gifford que les jardins disparus de Cordoue manquaient au Prince Faisal. Car Gifford écrit ainsi : la nostalgie au bout du stylo.