Troisième volet du Cycle du Programme Conscience, L'Effet Lazare, après Destination vide et L'Incident Jésus, fait penser à un triptyque de Jérôme Bosch. Voici une oeuvre qui fourmille de monstres et témoigne de leur humanité.
Sur une planète éloignée de la Terre et où ils ont été conduits par Nef, l'ordinateur devenu dieu dans Destination vide, les clones humains se sont adaptés pour survivre sur ce monde hostile et ont utilisé les ressources de leurs sciences, de la génétique en particulier, et ils ont produit, jadis, d'innombrables mutants. Ils ont détruit aussi, dans le temps de leur arrivée, le varech intelligent, Avata, qui peuplait l'océan de la planète.
En l'absence d'Avata, les flots déchaînés ont érodé les continents. Et les humains se sont divisés en deux groupes, les Siréniens, fiers de leur technologie et de leur conformité à l'humanité originelle, qui habitent les profondeurs de l'océan, et les Iliens, qui vivent sur d'immenses radeaux semi-vivants et présentent de nombreuses tares génétiques. Certains Siréniens désirent exterminer les Îliens au nom du progrès et de la pureté de la race.
Ce ne sera pas trop du réveil d'Avata, revenu de la mort, et de l'amour de Panille le poète et de Karen la Sirénienne pour rétablir un équilibre fragile dans cet univers de conflits.
Le Programme Conscience constitue un étonnant pendant au Cycle de Darne. On y retrouve les interrogations politiques, éthiques et philosophiques chères à Frank Herbert, aiguisées par sa collaboration avec Bill Ransom, qui fut l'un de ses plus proches amis.