Je voulais écrire un livre sur les territoires frontaliers en un temps d’affrontement de grande ampleur entre des empires et des religions, mais avec des personnages qui ne soient pas des figures politiques ou militaires dominantes du conflit. Ce seraient plutôt des hommes et des femmes s’efforçant de façonner, voire de contrôler, leur propre existence en traversant ce conflit ou en cheminant à ses marges.
Ces territoires, ce sont les Balkans de la fin du XVe siècle, vingt-trois ans après la chute de Sarance (Constantinople), le monde méditerranéen entre la République de Séresse (Venise) et Asharias (la désormais ottomane Istanbul).
Il y a là Danica Gradek, fougueuse amazone de la cité pirate de Senjan ; Pero Villani, jeune artiste séressinien dépêché en Asharias pour y peindre le portrait du conquérant ; Marin Djivo, cadet d’une grande famille marchande de Dubrava ; Leonora Valeri, fille reniée de la noblesse batiare en mission d’espionnage ; et celui qu’on nomme Damaz, futur djanni dans l’infanterie d’élite du calife.
Cinq personnages parmi tant d’autres, en quête de leur destinée. Leurs parcours vont se croiser, s’entrelacer, saisis dans le grand mouvement de la politique, des rivalités économiques, de la guerre et du choc des religions. Entre le hasard des rencontres et la nécessité du courant tumultueux de l’histoire, les êtres humains n’en sont que plus poignants.
Nous sommes les enfants de la terre et du ciel.