« La Transition n’est pas une punition, c’est une opportunité. » Voilà ce qu’on explique à Karl au tribunal, alors qu’il doit partir quelques mois en prison pour fraude aux cartes à la consommation.
En Angleterre, Karl et sa femme Geneviève sont des trentenaires bobos qui ont grandi avec l’idée qu’ils avaient le droit de manger bio, de boire des cafés à la composition compliquée et d’habiter un minuscule appartement en ville décoré avec goût. La vérité, c’est qu’ils n’en ont pas les moyens, qu’ils font partie des perdants et qu’est venu le moment de payer… ou d’accepter d’être réformés.
Ils acceptent donc, presque reconnaissants, ce programme de six mois où ils devront vivre chez un couple de mentors, plus accomplis, plus sages, ayant la mission de leur mettre un peu de plomb dans la tête, de leur apprendre à gérer un budget et à se fixer des objectifs pour redevenir des membres productifs de leur classe sociale. Mais, dès que le programme débute, Karl est envahi d’un doute. Les mentors sont sympathiques, l’appartement est magnifique, l’ambiance chaleureuse, le programme peu contraignant. Pourquoi, alors, est-il persuadé que la Transition cache de plus sombres desseins ? Pourquoi pressent-il qu’on s’efforce de le séparer de Geneviève ? Est-il en train de devenir paranoïaque ? C’est alors que les premiers messages anonymes lui parviennent : « Fuyez, La Transition n’est pas ce que vous croyez. »