" a notre époque, il n'y a que deux " voies pour ceux qui aspirent à être un dieu : la création et le meurtre. " ainsi parle le narrateur, un esthète du crime, qui explore avec talent et cynisme l'art de détruire autrui. ce qu'il aime par-dessus tout, c'est révéler leur pulsion de mort à ses victimes, " jusqu'au stade où la personne devient digne d'être mon client ". le passage à l'acte n'est plus que formalité technique, quand compte avant tout l'osmose plus ou moins réussie entre le " tueur " et sa victime. Et force est au lecteur d'admettre que ses " clients " trouveront écoute et consolation auprès de cet étrange bourreau égocentrique qui s'immisce dans leur vie, dans leur esprit, leur prodigue conseils bienveillants et compréhension. ainsi que son savoir-faire pour les aider à passer eux-mêmes à l'acte. il nous parle de la mort, de leur mort. mais c'est à eux qu'il laisse le dernier mot. ce premier roman de kim young-ha, publié en 1996, à vingt-huit ans, a enthousiasmé le public en même temps que les critiques, qui voient en lui le " chef de file d'une nouvelle génération " d'écrivains en corée-du-sud.