Les fesses confortablement posées sur un fauteuil pneumatique rose, installé vous l'aurez deviné dans une forêt de conifères, un psychopathe totalement allumé discute tranquillement autour d'une bière du pourquoi et du comment de ses actes... Sauf que son interlocuteur est un ado traumatisé par le meurtre de son meilleur ami, violé et assassiné par ledit psychopathe (et pas forcément dans cet ordre !) Précisons que le cadavre pourrit à leurs côtés durant toute la conversation... Après Chlore, roman de science-fiction paranoïaque, Thibault Lang-Willar s'amuse à disséquer les petites manies de psychopathes récidivistes, de pédophiles obnubilés par la fin du monde, de cannibales écologistes, toute une galerie de portraits décalés, jubilatoires et furieusement rock'n'roll. À la façon d'un C'est arrivé près de chez vous, il cherche autant que possible l'onirisme dément au sein même de l'ignominie. Sa plume, moderne et percutante, se fait scalpel, fouillant les chairs de la déviance humaine, chaque mot contribuant avec une précision chirurgicale à choquer ou à faire rire aux éclats. Car si les détails scabreux ne nous sont pas épargnés, éclaboussant chaque page d'une aura malsaine, le pathétique de chaque situation ne peut qu'appeler le sourire et, parfois même, la compassion.