Après s'être longtemps fait connaître comme co-auteur d'une série de romans d'aventure spatiale, en 1979 Jean-Louis Le May s'émancipe soudainement des cadres
convenus de la littérature de gare en livrant un diptyque post-cataclysmique surprenant de violence, réjouissant de paillardise et d'une langue drue comme jamais, soufflant le chaud et le froid. Non loin de l'Autoroute sauvage de Julia Verlanger ou de l'Armalite 16 de Michel Crespin, et bien longtemps avant La Route de Cormac McCarthy, le cycle des " barounaires ", ces enfants perdus qu'une civilisation incompréhensible et détruite a crachés derrière elle, après la Grande Tourmente, trace la route d'une paradoxale survie humaine sur les terres provençales.
On y fait connaissance des habitants du Domaine, dans la vallée, sous le viaduc, pas tellement loin d'une mer trop bleue dans laquelle toute vie semble avoir disparu. Les descendants de consoms n'ont pas le même sens de l'hypocrisie que leurs ancêtres qu'ils ignorent. Mais en leur présent, comme en celui où vivaient les consoms, bien peu de choses séparent ce qu'on appelle le bien de ce qu'on nomme le mal, au point de ne plus reconnaître l'un de l'autre...
L'apocalypse est passée, ceux qui restent en cette Occitanie survivent à leur façon.