«… l’ombre que je voyais sur cette sur cette cheminée n’était ni celle de George Bennett ni celle d’aucune créature humaine, mais une anomalie prodigieuse, un blasphème vivant, sorti du fond de l’enfer… » Dans La Peur qui rôde, il est question d’orages particulièrement violents, d’une demeure abandonnée au sommet du Mont des Tempêtes, et d’une créature abominable qui, dès la nuit tombée, s’empare des voyageurs solitaires… Lovecraft maîtrise à la perfection la nouvelle horrifique, une littérature qui a pour principe de brouiller les frontières du réel pour entrer dans les confins d'un fantastique rempli d'effroi. Ici, le texte est intimement mêlé à l’image, aucun n’est subordonné à l’autre. Les montages graphiques de Romain Fournier, qu’on croirait sortis d’un feuilleton policier hallucinatoire ou d’une revue de médecine légale, répondent aux métaphores répugnantes et organiques de l’écrivain. Cette alliance inédite du dégoût et du suspense permet de porter un regard neuf sur un classique de la littérature fantastique.