Dans l'histoire de l'édition, le XIXe siècle est une période exceptionnelle, marquée en particulier par l'avènement puis l'expansion spectaculaire de la presse populaire illustrée. Parmi les titres de ces nouvelles publications, vouées au succès immense que l'on sait, figure en bonne place le Musée des Familles, oublié bien à tort aujourd'hui, mais que l'on peut pourtant considérer comme typique et représentatif du genre. Au milieu du siècle, Jules Verne fait quant à lui ses premières armes littéraires. Mais c'est un jeune adulte qui se cherche encore : sera-t-il auteur dramatique, librettiste, romancier, essayiste ou journaliste ? Il l'ignore. Mais le Musée des Familles s'entrouvre alors pour lui, et lui permet d'expérimenter tous ces styles, pour finalement mettre au jour l'amorce d'un "filon" prometteur qu'il saura plus tard exploiter grâce à l'éditeur Hetzel. A partir de ces constats, Jean-Louis Mongin propose dans cette nouvelle étude une double approche. Il retrace d'abord l'histoire du Musée des Familles, depuis sa conception en 1833, jusqu'à son extinction en 1900. Puis il complète sa monographie par une analyse spécifique consacrée aux collaborateurs du périodique, et plus particulièrement au très singulier Jules Verne, qui contribua plus de vingt ans au journal, mais d'une manière erratique, et peut-être même parfois anonymement, selon le bon vouloir des rédacteurs en chef successifs.