Composé comme un puzzle dont chaque pièce, pourtant singulière, s’emboîte étroitement à l’ensemble, ce roman dessine un tableau, absurde mais probable, de ce que pourrait être le monde dans un futur pas si lointain. Le récit progresse dans le temps pour aboutir à l’époque où les humains pourront se déplacer sans bouger de chez eux, voire se téléporter dans l’espace. Les prouesses scientifiques et technologiques auront pourtant forgé parallèlement une humanité déchirée par deux points de vue opposés : les enthousiastes (ou naïfs) qui s’ébaudissent devant le progrès, et les sceptiques (ou peureux) qui doutent, s’interrogent, critiquent. Malgré les innovations incessantes, ces hommes et ces femmes nous ressemblent : plus ou moins intelligents, plus ou moins conservateurs, plus ou moins heureux. La question centrale est celle que nous nous posons déjà : ce monde que l’on maîtrise de mieux en mieux, que nous apporte-t-il en vérité ? Nous rend-il plus heureux ? Devons-nous réellement le souhaiter ?
Un texte profond et magnifiquement écrit, dans la veine de 1984 de George Orwell et d’Une machine comme moi de Ian McEwan.