Yazaki se confie à Michiko, une journaliste japonaise installée à New York. Pourquoi a-t-il été SDF? Quelle est la nature de la passion jalouse et dévorante qui l’a lié à Reiko et dont il prétend avoir réussi à guérir? Quel rôle a joué sa rencontre avec Johnson, un autre sans-logis, qui, en phase terminale d’un sida, finit par se suicider? Réflexion sur les métaphores du désir, de la jouissance et de la souffrance, Melancholia, décrit le lent processus de fascination exercé par le récit de Yazaki sur Michiko. Mais sous l’apparente sincérité des propos de Yazaki se cache la possibilité d’un nouveau piège, l’occasion d’un jeu pervers redoublé, comme en témoigne le coup de théâtre des dernières pages qui plongent brutalement le lecteur dans l’horreur. On ne souffre réellement, comme on ne jouit d’ailleurs, que de son imagination, semble le leitmotiv de ce second volet de la trilogie – avec Ecstasy et Thanatos – regroupée par Murakami sous le titre Monologues sur le plaisir, la lassitude et la mort.