Le troisième tome d’Alice au pays des merveilles ? Pas si simple, c’est du Jeff Noon. Les champignons de Lewis Carroll rencontrent les plumes de l’univers de Vurt dans un conte de fée futuriste. Alice se lance à la poursuite de son perroquet dans les entrailles d’une horloge et se retrouve en 1998, à Manchester. Elle y rencontre des boarocrates, des anagrammes et un certain monsieur Dodgson. Les habitants sont mi-hommes, mi-animaux. Naturellement. Accompagnée de Celia, sa poupée devenue petite fille automatique, Alice doit retrouver les pièces qui manquent à son puzzle, résoudre une série de meurtres et comprendre à quoi servent les points de suspension, tout cela avant deux heures de l’après-midi, 138 ans plus tôt.
Comme toujours chez Jeff Noon, Alice Automatique joue avec le langage (et le fait voler en éclats de miroir), avec la musique (on croise Miles Davis et Jimi Hendrix). C’est le troisième volume publié par Noon dans l’univers de Vurt, et les plumes du perroquet Whippoorwill colorent bien sûr les autres romans.
Noon s’amuse à enchaîner les jeux de mots acrobatiques (« Fais comme tu peux, comme tu veux, l’important est que ça coule », dit-il à sa traductrice) et se délecte du nonsense dans une truite (une troisième suite ?) où la fidélité à Carroll se mêle d’hommage, de pastiche et d’une joie communicative.
La traductrice, Marie Surgers, qui a obtenu le Grand Prix de l’Imaginaire pour sa traduction de Intrabasses de Jeff Noon, propose une nouvelle traduction du roman (Alice automate, Flammarion 1998).