Parue en 1935, cette dystopie britannique fait partie des plus belles et des plus intrigantes réussites du genre. Elle immerge le lecteur dans les tréfonds d’une civilisation descendante des Romains qui s’est installée sous la terre, au bord d’une vaste mer intérieure, entourée d’angoissantes ténèbres. Le héros qui découvre cette terre sous la terre poursuit un vieux fantasme familial persuadé de l’existence de ce monde. Mais nul n’a pu le prouver jusqu’à l’aventure d’un intrépide qui va entreprendre de raconter dans le détail le monde qui s’est développé à l’abri de la surface, une terre peuplée d’animaux et de plantes fantastiques où l’humain a créé une société impitoyable dont toute liberté est bannie, faisant de l’individu un serviteur absolu de l’État. La société totalitaire qu’il décrit est régie par le contrôle télépathique des esprits. Le roman combine aux éléments d’un récit de “race perdue” les craintes de contrôle totalitaire dans une époque où le fascisme embrase les esprits en Europe.
Fable dont la date de parution originale n’a rien d’anodin, La terre sous l’Angleterre mêle le texte d’aventure à la réflexion dystopique la plus inquiétante.