En 1920, AI Capone débarque sans le sou dans les bas-fonds de Chicago. C'est un individu vulgaire, attifé de façon voyante, qui a le juron facile. Il n'a pas encore de ventre, mais des muscles d'acier. Dix ans plus tard, il est le magnifique seigneur du grand domaine de Palm Island, à Miami ; il est le joyeux hôte des Falstaffiens et préside les ébats de ses invités dans une piscine de marbre ; il est un habitué des premières, où il se rend accompagné de gardes du corps plus nombreux que ceux du président des États-Unis...
Fred D. Pasley, son contemporain, est fasciné par l'homme, véritable vedette. Il se défend d'avoir rien inventé dans cette biographie et se vante même de publier pour la première fois quantité de documents inédits concernant le tsar des bandits de Chicago. Rien d'étonnant à ce que Blaise Cendrars soit séduit à son tour par le personnage et programme ce récit dans sa collection «Les Têtes brûlées» aux Éditions du Sans Pareil, en 1931. Il est troublant de lire un tel texte aujourd'hui en sachant qu'AI Capone devait encore régner sur la mafia pendant dix-sept ans.