Après les Sorcières, Katherine Quénot en toute logique nous parle de Satan. Tout connaître sur le diable, ses origines, son histoire, ses noms, son armée, ses apparences, toutes ses légendes, bref tout ce que vous avez toujours voulu sur le Malin réuni en un gros volume qui a demandé des mois de recherches à cette auteure férue d'histoire ancienne. Mais laissons la parler de sa vision du démon : « Dieu, l'Impensable et Satan, l'introducteur de la Pensée... Dieu, l'Indifférencié et Satan, le Diviseur. Dieu, celui qui fait germer la vie incorruptible sur le fumier de la mort et Satan, ce fumier, ce terreau indispensable. Depuis tout temps... Ne sommes-nous pas bien naïfs de croire que l'avènement de la Science et de la Lumière a éliminé nos deux chères fées marraines qui président à nos destinées depuis toujours ? Si les morts revenaient, ils pourraient nous dire et sans doute, le saurons-nous un jour, si c'est Dieu qui tire les ficelles de notre monde, ou Satan, ou les deux. Ou personne. Toujours est-il que dans notre vie sur terre, Dieu et Satan sont là, comme le Bien et le Mal, comme la Vie et la Mort, tels deux faces d'une même pièce, car il suffit d'y réfléchir un peu pour savoir que notre vie n'aurait pas de sens sans la mort. Ni Dieu sans Satan ni Satan sans Dieu. D'ailleurs, l'un et l'autre étaient amis aux premiers temps du monde. Le redeviendront- ils un jour, à la fin des siècles et des siècles ? Certains le pensent. Et si devenir fou de l'un ou fou de l'autre a amené les humains aux pires exactions, il ne paraît pas inutile de bien connaître celui que l'on appelle souvent le « Prince de ce Monde », comme si celui-ci lui appartenait et nous avec. Selon les occultistes, et en premier lieu Stanislas de Guaita (XIXème siècle), Satan est en effet l'égoïsme primordial, ce mystérieux attrait de Soi vers Soi, qui est le principe même de la divisibilité : cette force qui sollicite tout être à s'isoler de l'Unité originelle (Dieu) pour se faire centre et se complaire dans son Moi. Ce qui, dans un certain sens, veut dire que sans Satan, sans cet égoïsme primordial, nous ne nous serions jamais différenciés de Dieu, c'est à dire que nous ne serions tout simplement pas. Tous les récits, toutes les légendes, toutes les croyances sur le Diable, toutes les horreurs commises au nom du Diable ne seraient que des tentatives pour essayer d'approcher un peu. de nous-mêmes. » Un beau livre enrichi d'illustrations magiques de la fin du moyen-âge, un grimoire unique comme s'il venait d'un autre temps, ou d'un autre espace.