Parabole sur le pouvoir, Un jeu à somme nulle est une farce, celle d’un système politique apparemment démocratique que se donne la Villa Miserias, une « ville de misère » mexicaine, pour s’organiser, s’autogérer et prospérer, sur des bases qui se révèlent aussi malsaines que les murs des premiers bidonvilles où elle est née. Et dans sa forme même, Un jeu à somme nulle (un coup pour rien) est un récit qui ramène le lecteur là où il a commencé, avec la sensation que ce détour n’était qu’une farce.
Le livre raconte l’histoire de Max Michels, candidat kamikaze à la présidence de la Villa, anti-héros traînant avec lui les traumatismes d’une enfance marquée par la quête de la vérité pure, dernier homme à vouloir « jouer le jeu », simplement pour vérifier qu’il est impossible de gagner.
Eduardo Rabasa a eu recours à une grande variété de voix narratives tout en mêlant avec subtilité des tons et des registres de langage très différents.
Dans ce roman, dont le cadre pourrait être celui de n’importe quel quartier d’Amérique latine, à n’importe quelle époque, les personnages tentent d’échapper à un destin apparemment inéluctable.
Très critique à l’encontre du pouvoir et notamment de ceux qui feignent la démocratie, Eduardo Rabasa (qui revendique 1984 comme source d’inspiration) dépeint avec justesse et tranchant le cynisme du néolibéralisme, sans jamais renoncer à la dynamique de son récit ni à l’épaisseur charnelle des personnages.
Eduardo Rabasa a étudié les sciences politiques à Mexico. Il est l’auteur d’une thèse portant sur le concept de pouvoir dans l’œuvre de George Orwell. Responsable d’une chronique culturelle hebdomadaire pour le journal Milenio, il est également traducteur de nombreux auteurs comme Morris Berman, George Orwell ou Somerset Maugham. Il est le cofondateur en 2002 des éditions Sexto Piso pour lesquelles il travaille depuis. Un jeu à somme nulle est son premier roman.
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