Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si d’infâmes conspirateurs – le très retors Silure et le cruel duc d’Ottobourg – ne complotaient à renverser le trône du paisible Théodose…
Satire très sérieusement loufoque du pouvoir et de ses aléas, Théodose le Petit déploie tout l’arsenal du genre. Véritable Machiavel à branchies et nageoires, l’impétueux Silure ne se déplace jamais sans son aquarium. Et tandis que ce « Confucius subaquatique » orchestre en sous-main l’extension du lac Froid, le Glorieux Otto peaufine son coup droit et sa dernière invention : l’écervelateur sinusoïdal.
Dans l’autre camp, le débonnaire Chatchien, Tuteur Plénipotentiaire du Prince Héritier, tente de mobiliser ses alliés naturels : la chouette Calliope et le minotaure Samuel, qui se détestent cordialement et fabriquent dans le plus grand secret des armes de destruction massive – fraises géantes et champignons pétaradants.
Mais les espions sont partout, la position des Fourmis vertes et des Fourmis violettes est incertaine. La résistance s'organise. Jusqu'à l'inéluctable : la guerre, sanglante, picrocholine, est déclarée.
Roman fantasque, brillant, joyeusement pince-sans-rire – où la logique du détail est poussée aux limites de l’absurde, avec autant d’humour et d’ironie caustique que d’inventions délirantes –, Théodose le Petit a reçu le Prix de Littérature de l’Union européenne en 2010.