Imaginez un monde dans lequel le sommeil a disparu, dans lequel les rêves sont devenus une ressource à exploiter. Sur l’île de Capitale S, alors que l’enquête portant sur cette disparition du sommeil nous entraîne dans les bas-fonds d’un monde dystopique, l’insomnie a franchi un nouveau stade, la révolte gronde, et une nouvelle substance menace de faire disparaître tous les êtres vivants.
Avec Capitale Songe, Lucien Raphmaj signe premier roman très ambitieux mêlant un imaginaire puissant, une écriture somptueuse et hallucinée et une réflexion acérée sur l’exploitation de notre sommeil et de nos rêves par le capitalisme.
Un livre politique sur la disparition du sommeil.
Capitale Songe contient une réflexion fine sur l’exploitation des corps et du temps de vie par une classe dominante, ainsi que sur l’ultime frontière du capitalisme, le sommeil. Comment ce dernier tente de le fracturer, et même, ici, de le rendre impossible, pour rendre nos corps disponibles au travail et à la consommation, tandis qu’une classe de loisir se contente de jouir des rêves. Il constitue ainsi une sorte de pendant littéraire à l’essai 24/7 : capitalisme à l’assaut du sommeil de Jonathan Crary (La Découverte, 2014).