Le Mirliton merveilleux, album lithographié et mis en couleur à la main, paraît en 1868. Avec ce livre, le Merveilleux, genre en soi — contes de fée, récits surnaturels et mondes magiques — connaît alors l’une de ses toutes premières incursions dans la bande dessinée.
La vile fée Grain-de-Tabac, alliée du Soleil en personne, jette un sort au roi Berlingo et à sa bien-aimée Tapioka : leur nourrisson est changé en ours ! Muni du mirliton éponyme, une sorte de flûte aux propriétés magiques, les multiples héros du récit combattront le maléfice, pour que l’ourson — redevenu un fringant jeune homme — puisse épouser la belle Bulbul, fille du Schah…
Ce récit se déguste telle une pièce montée, garnie d’éléphants et de chameaux en sucre, dont chaque étage réserverait de nouvelles surprises, miniatures de décors exotiques et farandoles de marionnettes enchantées. Destinée à la jeunesse lors de sa parution, cette bande dessinée s’offre au lecteur comme une généreuse malle de jouets. On y compte de nombreux personnages et péripéties, que les auteurs animent dans une histoire qui évoquera tout autant, au lecteur réjoui, les aventures du Baron de Münchhausen qu’Iznogoud et ses jeux de mots faciles.