Né à La Havane en 1959, José Carlos Somoza est psychiatre et vit à Madrid. Il a reçu en Espagne les prix les plus prestigieux. Il a notamment publié La Caverne des idées (2002), Clara et la pénombre (2003) et La Dame du n° 13 (2005). Daphné disparue a été finaliste du Prix Nadal.
Écrivain à succès, Juan Cabo a pulvérisé sa voiture en allant s’encastrer dans un pilier en béton sur l’autoroute M30 de Madrid. Il est vivant et indemne, sans même une égratignure. Seule sa mémoire a été amputée. Dolores, la doctoresse qui l’a pris en charge, lui apporte un résumé de sa vie écrit par elle, avec des renseignements glanés ici et là. « De deux choses l’une, pensai-je : ou ma vie avait été vraiment merdique, ou Dolores était un très mauvais écrivain. » Du jour où il quitte la clinique privée, un nouveau monde s’ouvre à lui. Il va devoir tout réapprendre. En ouvrant chez lui le sac de ses effets personnels rapporté par la Guardia Civil, il découvre un carnet à couverture noire. Il l’ouvre et lit un paragraphe inachevé, écrit de sa main : « Je suis tombé amoureux d’une femme inconnue. J’écris en dînant au restaurant La Floresta Invisible. Elle occupe une table solitaire en face de la mienne et j’observe son dos nu – en raison de l’échancrure prononcée de sa robe noire – et ses cheveux châtain clair relevés dans un chignon. Sa silhouette est ». S’agit-il là d’une réflexion personnelle ? Ou du début d’un roman ? Il est le seul à pouvoir répondre. Le dilemme étant insupportable, Juan Cabo décide de mener l’enquête. Mais il n’est pas au bout de ses surprises. Avec un dénouement aussi soigné que l’intrigue, tout aussi haletant qu’éblouissant, Daphné disparue ne sent à aucun moment le procédé. Un récit d’une grande puissance, au réalisme âpre et au climat fantastique vertigineux.