Ziggy Stardust, Aladdin Sane, le Thin White Duke, et l'icône glam, la star eighties peroxydée, le réfugié berlinois. David Bowie est là, quelque part, irréductible à l'une ou l'autre de ces apparitions, premier artiste pop à avoir considéré la métamorphose comme un moteur systématique de la création. Avec ces masques bien plus intimes que leur sophistication ne pourrait le laisser entendre, c'est toujours un chanteur qui s'exprime, publiant une quantité de disques majeurs pour l'époque, classiques aujourd'hui.
Derrière les albums se cachent le travail avec des collaborateurs visionnaires : Tony Visconti, Mick Ronson, Brian Eno, le choix de musiciens capables d'expérimentations audacieuses, la production de chefs-d'oeuvre pour Iggy Pop et Lou Reed, et, surtout, une écriture musicale portée par la plus haute exigence. Ne s'attardant pas sur les mythes et légendes, Matthieu Thibault propose ici un regard neuf, distancié et critique sur l'intégralité de la discographie de Bowie, analysant dans leurs moindres détails les compositions, les interprétations, les techniques d'enregistrement à l'oeuvre.
Se dessine alors le plus fidèle portrait que l'on puisse imaginer de David Bowie, dans un personnage trop souvent oublié: celui de musicien.