En 1946, Murray Leinster imagine les dérives d’un réseau informatique mondial.
« Vous connaissez les “logiques“. Vous en avez un chez vous. Ça ressemble à un récepteur d’images, seulement il y a des touches au lieu de cadrans et vous pianotez pour avoir ce que vous voulez ». Joe est un de ces logiques qui ont changé la civilisation. Mais celui-ci, fraîche- ment sorti des usines de la Logics Company, bénéficie d’un petit défaut de fabrication qui le rend plus réactif, plus entreprenant, plus efficace et toujours au service du client. Accédant à des contenus confidentiels, puisant dans les données éparpillées sur le réseau mondial, Joe répond à toutes vos questions et trouve une solution adaptée à tous vos souhaits... y compris assassiner votre femme sans vous faire prendre ou dévaliser une banque sans risque. Froidement, sans pen- ser à mal, Joe mènerait-il l’humanité à sa perte ?
Un logique nommé Joe – publié en 1946, époque où l’ordinateur le plus perfectionné pesait trente tonnes et remplissait une salle de 150 m2 – est une nouvelle véritablement visionnaire. Non sans humour, Leinster décrit les ravages exponentiels découlant d’un accès illimité à la connais- sance et de ses usages immodérés.
Murray Leinster (1896 – 1975) – de son vrai nom William Fitzgerald Jenkins – publia sa première nouvelle en 1919 et resta actif jusqu’à sa disparition. Extrêmement populaire chez les anglo-saxons, son œuvre pléthorique – plus de 1 500 nouvelles, romans et articles – est largement méconnue sous nos latitudes.
« Dyschroniques » exhume des nouvelles de science-fiction ou d’anticipation, empruntées aux grands noms comme aux petits maîtres du genre, tous unis par une même attention à leur propre temps, un même génie visionnaire et un imaginaire sans limites. À travers ces textes essentiels, se révèle le regard d’auteurs d’horizons et d’époques différents, interrogeant la marche du monde, l’état des sociétés et l’avenir de l’homme.
Lorsque les futurs d’hier rencontrent notre présent...