Voici la suite (et la fin) des Sept Lances d'Aizu (parution : avril 2010), par le véritable créateur de l'univers romanesque des ninja, où le combat de samouraïs devient un art d'une puissance et d'une rapidité quasi surnaturelles. En 1642, le daimyô tyrannique et pervers du riche fief d'Aizu fait exterminer par ses sept hommes de main - les Sept Lances d'Aizu - toute la famille de Hori Mondo qui s'était rebellé contre son seigneur. Seules sept femmes du clan survivent et jurent de se venger. Sept jeunes femmes intrépides mais novices dans l'art du combat, contre sept mercenaires aux techniques guerrières surhumaines. La grande jouissance de ce roman d'aventures - commente Eric Loret dans Libération - est évidemment, outre la maestria des combats, l'ironie sagace exercée en permanence par Yamada aux dépens de son récit, ce qui a pour effet paradoxal, on le sait, de rendre le lecteur plus accro encore... Autant dire que de tous les côtés, littéraire ou sexuel, c'est assez mauvais genre. C'est sans doute cette ambiguïté qui permet à Yamada de renverser les rôles traditionnels du roman de cape et d'épée puisque les héros des Manuscrits sont des héroïnes vengeresses.